Matsumoto dénonce de façon explicite et virulente la société de consommation, qui enferme les hommes dans un bonheur artificiel dans lequel il n'y a plus aucun challenge, plus aucun relief, bref, une existence bien terne dans laquelle règne l'apathie.

Il y a ainsi une scène ou Albator peut échapper aux forces terrestres parce que c'est leur jour de congé ! Pour tenter de réveiller des hommes qui ont oublié qu'ils étaient des hommes, Albator araisonne des vaisseaux de commerce, privant les consommateurs de produits de luxe et met le pitoyable gouvernement terrien en face de ses incompétences.

Dans le même temps, Matsumoto montre bien que même ainsi, il n'est pas facile de faire bouger les gens, qui préfèrent rester bien confortablement dans leur petit confort personnel.

Cette humanité abrutie par la consommation et l'argent dénoncée il y a plus de vingt ans n'a pas vraiment évolué depuis... on pourrait même dire qu'avec la fin du communisme, et la mondialiation capitaliste qui s'en est suivie, le monde prend très précisément la direction d'une société de pure consommation, abrutie de télévision et de jeux vidéos (c'est moins cher que le Golf). Sur ce plan, la société future décrite par Matsumoto en 1978 paraît quasi-prophétique.

Gillas de la Septième Ombre.